- Islande
- Sud de l'Islande
- Parcours sur la F210, l'une des plus belles pistes d’Islande
Des paysages à couper le souffle, une ambiance de bout du monde et des gués par dizaines! Entre l'Eyjafjallajökull et l'Hekla, frôlant les collines de rhyolite de la réserve de Fjallabak et l’immense Mýrdalsjökull, la piste F210 nous entraîne au travers d'incroyables paysages sur près de 115 km!
A deux reprises, nous l’avons parcouru durant l’été 2016 et à chaque fois elle nous a fasciné. La F210 s’est donc hissée au sommet de notre classement des plus belles pistes d’Islande.
Sommaire
1Dans quel sens parcourir la F210?
Nous vous conseillons de parcourir la F210 d'Ouest en Est et donc de débuter votre parcours en empruntant la route 264 jusqu'à atteindre la F210, signalée par le panneau "S. Fjallabak". Cet accès vous permettra de découvrir progressivement les premiers reliefs des collines verdoyantes de la réserve de Falljabak avant de plonger dans le désert du Maelifellssandur.
A la sortie du Mælifellssandur vous aurez le choix de poursuivre sur la F233 pour rejoindre la F208 en direction du Landmannalaugar au nord, ou bien de regagner la route 1 au sud en continuant sur la F210 jusqu'au bout, ou encore de longer le Mýrdalsjökull en empruntant la F233 (option que nous vous conseillons si vous ne souhaitez pas traverser la Hólmsá).
Attendez-vous à être seuls, cette piste étant assez peu fréquentée même durant l’été car un bon 4x4 est nécessaire, et c’est tant mieux !
Quelques conseils:
- La portion sud de la F208 entre la F233 et la route 1 n’offre pas un grand intérêt. (La partie au nord de la F233 est par contre très belle).
- Les gués qui nous ont semblé les plus difficiles étaient situés sur la partie ouest, avant la bifurcation avec la F261. Nous recommandons donc de les franchir le matin.
- Comptez environ 5 heures sans les arrêts pour parcourir les 115 km de la piste, depuis l'ouest (route 264) jusqu'à l'est (route 208 près de la route 1).
- Faites impérativement le plein d'essence avant de vous engager sur la piste.
Nous détaillerons donc l’itinéraire dans le sens que nous recommandons, soit de la gauche vers la droite.
2Les premiers kilomètres sur la F210: entrée dans un nouveau monde
Notre périple commence à la bifurcation de la route 264. Les premiers mètres sur la piste F210 sont plutôt classiques. La piste est encore une route gravillonnée. Nous sommes ici au coeur d'une vaste plaine herbeuse. Au loin, si le temps est clair, vous pourrez apercevoir la calotte de glace de l'Eyafjallajokull.
Assez vite, la piste devient très caillouteuse et beaucoup moins roulante, mais heureusement cette portion peu agréable n'est pas longue. Après quelques minutes, la piste s'adoucit de devient roulante, en prenant un peu d'altitude. Elle se poursuit vers l'est, traversant de vastes étendues d'herbes rases aux belles nuances colorées.
Les petites collines situées sur la droite de la piste se teintent de rouge. Bientôt, la plaine herbeuse laisse place à une étendue inhospitalière et aride. On bascule dans un tout autre univers désertique, constitué de cendres volcaniques, c'est fascinant! Pendant plusieurs kilomètres la piste traverse des paysages désolés, longeant une petite rivière serpentant sur la droite en contrebas.
Puis, cet étrange décor laisse place à une nouvelle plaine humide. Les premiers reliefs commencent à apparaître s'élevant autour de la piste en formant de petites collines recouvertes de mousse. Le sol se parsème maintenant de milliers de petites fleurs blanches et roses dessinant un petit tapis coloré. En arrière plan, les reliefs se couvrent de neige, révélant de jolis contrastes.
Désormais, la piste avance dans un univers semblant plus hospitalier. Maintenant l'eau semble abondante et de petites cascades s'élancent à droite de la piste. Bientôt le premier gué arrive et s'en suivra une vingtaine d'autres. D'abord plutôt chétifs, ils ne tarderont pas à se montrer de plus en plus impressionnants.
Au bout de la piste, des collines de rhyolite apparaissent, marquant le début de la réserve de Fjallabak que la piste F210 longera sur plusieurs dizaines de kilomètres.
3Les abords de la réserve de Fjallabak: passage dans un monde irréel
A partir de ce point, les paysages changent à nouveau et dessinent désormais de jolies collines aux teintes orangées, vertes et parfois rouges, toujours mouchetées de neige. La piste traverse maintenant un petit champ de lave dont les amas font penser à des trolls pétrifiés. La piste s'avance au milieu de cet étonnant décor. Il n’y a personne, nous sommes seuls au monde!
Bientôt la piste se recouvre d'eau. Elle semble étrangement emprunter le lit de la rivière sur plusieurs centaines de mètres sans que l'on aperçoive la sortie! Alors suspicieux, nous roulons doucement dans l'eau qui n'excède pas quelques centimètres. Après environ 400 mètres la piste bifurque enfin vers la droite. Soyez vigilants et empruntez bien la bonne sortie. Si cette portion vous inquiète, n'hésitez pas à aller la repérer à pied.
Traversée de la Markarfljót
Après avoir emprunté le lit de la rivière, la piste effectue une petite montée jusqu'à atteindre une large plaine où serpente la Markarfljót que l’on découvre en contrebas. La rivière est plutôt large et semble s’écouler paisiblement au milieu d'une petite vallée verte.
La piste descend en lacets jusqu'à la rive. Au loin, on commence à voir nettement le Mýrdalsjökull dominant maintenant le paysage.
De plus près, la rivière semble beaucoup moins calme et plutôt profonde. Bien que l’eau soit claire, le courant semble assez fort. Heureusement, il va dans notre sens ce qui nous facilite la traversée. Je ne suis pas sûre que nous aurions pu franchir la rivière si nous venions dans l’autre sens.
La traversée s’effectue en plusieurs étapes. Nous avançons donc prudemment et traversons les multiples bras formant la Markarfljót. Certains sont assez profonds (un peu plus de 60 cm avec quelques trous et de gros cailloux dans le lit).
Panorama sur les glaciers et collines de rhyolite
Après avoir franchi la rivière, la piste remonte et va chercher l’un des plus beau panorama de la F210. Nous prenons de l’altitude avec quelques portions assez raides, puis après avoir atteint le sommet de la côte, la piste s'engage au cœur d’un paysage exceptionnel. Nous nous arrêtons net pour contempler ce sublime paysage. Nous resterons de longues minutes à le dévorer avec nos yeux.
Les collines vertes et escarpées semblent avoir été sculptées dans ce paysages semblant surréaliste. Au loin le majestueux Mýrdalsjökull indique que nous approchons du Maelifellssandur. Entre deux collines, on aperçoit le lac Álftavatn. C’est juste magique !
Les bords du lac Álftavatn
La piste redescend maintenant en direction des rives du lac qu'elle longe sur quelques mètres. Le camping est désert comparé à ceux du Landmannalaugar ou d'Askja, quel lieu paisible pour y passer la nuit ou simplement pour une pause déjeuner!
Passage près du refuge d'Hvanngil
La piste continue maintenant de serpenter près des collines de rhyolites avant de rejoindre le refuge de Hvanngil. L’endroit est vraiment bucolique. On comprend l’émerveillement que peuvent ressentir les randonneurs qui empruntent le trek de Laugavegur (ou du Landmannalaugar) qui traverse ce superbe paysage. Si notre temps n’était pas compté, nous y serions bien restés plus longtemps. Mais comme d’autres aventures nous attendent, nous ne tardons pas.
Dernier franchissement sur la F210: la Kaldaklofskvisl
La piste finit sa descente vers le sud sur 1,5 km avant d'atteindre la dernière grosse difficulté du parcours, située juste avant la jonction avec la F261. Comme un barrage avant de rejoindre le Maelifellssandur, la Kaldaklofskvisl nous coupe la route. D'ailleurs ce n'est pas un hasard si une passerelle a été aménagée pour les randonneurs du trek de Laugavegur. Ce dernier gué n'est donc pas à franchir à la légère. Nous en avons fait l'amère expérience, pourtant déjà rodés après la traversée de son affluent, la Bláfjallakvísl, quelques jours plus tôt sur la F261.
Le lit est composé de cendres noires et de quelques grosses pierres. Le niveau de l'eau peut largement fluctuer. Il était infranchissable 10 jours avant avec une eau boueuse et déchaînée. Le jour de notre passage, l'eau était claire, et nous y sommes allés sans vraiment réfléchir, quand soudain notre 4x4 s'immobilise en plein milieu, avec de l'eau à mi-hauteur des portières.
La faute à une grosse pierre au fond qui s’est glissée sous notre carter, décollant du sol les deux roues avant de notre 4x4.
Pendant quelques secondes qui m’ont semblé interminables, l’eau passant tout près de notre entrée d’air, je me voyais déjà monter sur le toit du 4x4 et appeler la dépanneuse. Mais avec un sans froid exceptionnel, Flo passe la marche arrière ce qui nous permet de nous dégager.
J'en profite pour insister sur la nécessité d’avoir absolument un véhicule 4 roues motrices qui vous sera d’une très grande aide lors de moments comme celui-ci.
Après cette péripétie, nous trouvons un autre chemin pour traverser le gué et nous regagnons l’autre rive. Ouf ! Nous passons la jonction avec la F261 puis nous entrons dans un tout autre univers.
4La traversée du Mælifellssandur
Tout de suite après le gué, les collines disparaissent pour laisser place à un immense désert à perte de vue. Un petit croisement indique la piste F261 qui s'en va sur notre droite. Devant nous, au sud, le Mýrdalsjökull se dévoile dans son ensemble. L'impressionnante calotte de glace semble tout près et pourtant, plusieurs kilomètres nous séparent encore.
La portion juste après la jonction des pistes est plutôt sportive. La F210 disparaît pour laisser place à de gros rochers lisses, formants des grosses bosses. Suivez les cairns pour identifier votre chemin et chercher les passages les plus simples à négocier. Une bonne garde au sol sera utile ici, afin de franchir les creux formés par les rochers. Heureusement ce passage technique n'est pas très long et dès sa sortie, la piste se redessine dans le sable noir.
Nous voilà maintenant plongés au cœur du Maelifellssandur. Ici, point de végétation ni de relief pour s'abriter ou se cacher. Tout est immensément plat. Au Sud, l'immense Mýrdalsjökull nous hypnotise, dominant ce vaste désert infini. Nous avons beau scruter l'horizon, nous ne voyons personne.
Au loin, quelques collines et anciens volcans parés d'un vert étincelant contrastent avec le sable noir. Des piquets jaunes indiquent la piste à suivre les jours de mauvais temps.
La traversée du Maelifellssandur est agréable. Pour une fois, les vibrations cessent et la voiture semble glisser sur le sable fin. Les kilomètres s'enchaînent dans ce paysage désertique à perte de vue. Nous sommes fascinés par ce décor apocalyptique qui défile devant nos yeux.
Si vous venez un jour venteux, vous verrez probablement d'étranges nuages de sable se déplaçant près du glacier, conférant à l'endroit une ambiance de fin du monde. Heureusement les bourrasques de vent semblent localisées au pied du glacier, probablement dû aux importantes variations de températures.
Par moments la piste traverse de petits filets d'eau provenant de la fonte du Mýrdalsjökull. Parfois ils se rejoignent et forment de grosses flaques peu profondes.
En fonction des conditions météo, il se peut que la zone soit sèche, ou gorgée d'eau, un peu comme une baie à marée basse. Nous avons pu d'ailleurs constater une augmentation net du débit de l'eau entre le matin et le soir, la plaine sablonneuse se recouvrant d'un filet d'eau au fil des heures. Lors de notre passage quelques jours auparavant, la zone était alors beaucoup plus sèche.
Après plusieurs kilomètres, une étrange montagne verte émerge du sol. Le sol se teinte alors de vert comme pour annoncer l'arrivée d'une star.
Comme un roi, le Maelifell se dévoile, trônant fièrement au milieu de cet immense désert noir. Ce cône vert presque parfait est devenu l'emblème de ce lieu hostile, qui lui a d'ailleurs donné son nom. Il impressionnant par sa taille. Lors de notre premier passage, il nous a semblé voir un petit renard arctique se balader sur ses flancs.
Après avoir passé le Maelifell, la piste se poursuit dans le désert noir. Des filets d'eau pourront se faire plus fréquents, empruntant parfois la piste. D'ailleurs nous gardons de bons souvenirs de la fin de notre seconde traversée, roulant à toute allure et projetant de l'eau dans tout les sens comme si nous nous retrouvions sous une pluie diluvienne! A force des éclaboussures successives, l'eau a même fini par rentrer par le joint de la porte située au niveau du toit, de quoi bien en rire ;)
Il n'y a pas d'inquiétude à avoir pour ces traversées de sable humide, si ce n'est de ne pas rouler trop lentement pour ne pas vous enliser dans le sable gorgé d'eau.
5F210: La fin du parcours
Sur la F232
Après plusieurs kilomètres, vous verrez une bifurcation sur votre droite. Il s'agit de la F232, une piste parallèle à la F210 qui permet de rejoindre la route 1 sans avoir à traverser la gué sur la Hólmsá.
Par contre, nous avons rencontré un passage délicat où la rivière avait dû déborder de son lit et ainsi déplacer de gros rochers lors d'une crue quelques jours avant. Nous avons dû astucieusement négocier cette portion à deux pour franchir cette portion car notre pare-choc n'était pas assez haut et buttait contre les rochers. Nous avons dû tenter une approche stratégique en biais pour franchir l'obstacle. C'est passé tout juste. Dans le pire des cas, nous aurions pu mettre des cailloux pour faire une pente.
Une bonne garde au sol d'au moins 20 cm minimum nous semble indispensable pour ne pas vous retrouver en difficultés.
La traversée de la Hólmsá
Environ 1,5km après le croisement avec la F232, vous atteindrez les rives de la Hólmsá. La rivière se traverse en 2 parties. Il y avait au maximum environ 50 cm à 60 cm d'eau lors de nos deux passages successifs.
La Hólmsá impressionne car le gué est large et semble profond. J'ai donc décidé d'aller le traverser à pied. L'eau était froide mais cela ne m'a pas gêné. Il faut dire que j'ai plutôt l'habitude de l'eau glacée. Le sol était plutôt mou, composé de sable avec parfois de petits cailloux.
Finalement la première partie était plutôt basse (environ 35 cm d'eau) et la seconde un peu plus haute avec 55 cm d'eau (jusqu'aux dessus des genoux), mais rien de bien méchant comparé aux précédents gués que nous avons traversé plus à l'ouest. Pour rappel, j'avais eu de l'eau jusqu'en haut des cuisses lors de ma traversée de la Bláfjallakvísl (voir notre récit). Néanmoins le niveau peut largement fluctuer en fonction des conditions météo. Il peut être plus faible comme bien plus haut.
Après avoir traversé la Hólmsá, si vous avez un peu de temps devant vous, n'hésitez pas à faire un détour pour découvrir le magnifique cratère de Rauðibotn.
Le bout de la F210
800 mètres après la traversée de la Hólmsá, un nouveau croisement annonce la F233 qui part vert la gauche et la F210 qui continue maintenant en direction du sud. Si vous souhaitez rejoindre la route 1, empruntez la F210 jusqu'à son terme. Les paysages sont jolis et assez bucolique. Il n'y a aucune difficulté sur cette portion.
Si vous souhaitez poursuivre en direction du Landmannaulagar, poursuivez sur la F233 qui vous permettra de rejoindre la F208 plus au nord.
6Quel 4x4 pour la F210 ?
La F210 se mérite, car avec ses nombreux gués parfois hauts et mouvementés, il est conseillé de l’emprunter avec un 4x4 suffisamment haut pour ne pas vous retrouver en difficulté. Un Suzuki Grand Vitara nous semble être limite pour tenter l'ensemble du parcours. A minima, nous vous conseillons un Jeep Grand Cherokee, idéalement, un Toyota Land Cruiser ou un Toyota Hilux. Quant à nous, nous sommes passés avec un Dodge Durango, et comme vous avez pu le lire, nous avons rencontré quelques mésaventures lors des traversées des gués sur la Kaldaklofskvisl (F210) et la Bláfjallakvísl (F261).
Soyez prudents, et régalez-vous de ces paysages absolument grandioses!
Nous sommes Sandrine et Flo, trentenaires français et toulousains. En 2019 nous avons tout plaqué pour vivre notre grand rêve, devenir nomades et voyager autour du monde. Nous sommes partis avec notre bébé, Lena, qui n'avait que 5 mois à l'époque. Après un premier tour du Pacifique en avion et un long séjour de 3 mois à Hawaii, nous sommes partis découvrir l'Islande pendant 3 mois à bord de notre véhicule aménagé 4x4. Puis nous avons continué notre aventure en Amérique du Nord, toujours en véhicule aménagé.
Aujourd'hui, si nous pouvons poursuivre cette aventure, c'est avant tout grâce à notre blog, Smartrippers! Nous l'avons créé un beau jour de 2016, avec l'envie de partager nos bons plans voyages, sans nous douter qu'il nous mènerait jusque là! Nous l'avons beaucoup développé au fil des années et nous sommes devenus experts de nos 3 destinations préférées: Hawaii, l'Islande et l'Ouest Américain. Désormais nous vous accompagnons sur ces destinations pour vous aider à planifier le voyage de vos rêves! Alors peut-être à bientôt sur les routes et pistes du monde!
Suivez nos aventures!